Sologne  — 5ème Jour : vendredi 22 mai 2015
Le "zoo" du Domaine de Chalès.

Visite du Château de la Chapelle d'Angillon.

— 10h — Le propriétaire des lieux, le comte Jean d'OGNY, homme affable et chaleureux, sera notre guide-conférencier.

La Chapelle d'Angillon, "petit pays, grand renom", a pour saint Patron Jacques de Saxeau, ermite grec fondateur du village. Résidence des Princes de Boisbelle, cette principauté souveraine connut 10 siècles d'histoire et d'indépendance – sans impôts – On y frappait monnaie et on y exerçait la haute et la basse justice.
Des familles célèbres s'y succédèrent : les princesses d'Albret ; la princesse de Clèves épouse de Charles de Gonzague duc de Nevers ; le duc de Sully qui fit construire, par l'architecte Salomon de Brosse, Henrichemont dont les plans d'urbanisme rappellent le blason du Roi Henri IV.
Malheureusement le 7è duc de Sully, trop dépensier ("il ferrait ses chevaux d'or") vendit son royaume au Roi Louis XV qui leva le privilège de l'impôt.

Cette importante forteresse de forme trapézoïdale a pour origine l'un des plus anciens donjons carrés élevés au XIè siècle.

C'est avec une verve truculente que notre hôte nous montre la Galerie Renaissance aux colonnes à double galbes jadis mutilée "par ces salopards de Révolutionnaires". Il émaille ses commentaires de nombreuses références étymologiques et de traits d'esprit savoureux : "les 3 chapiteaux de droite sont restaurés à l'authentique et ceux de gauche à l'authen-toc".

Dans la Chapelle ouverte au public où chaque dimanche la messe est célébrée avec le faste d'autrefois, il se plaît à exalter la famille, le sens du devoir, du beau, du travail.
Une pratique insolite nous attend pour la visite des appartements du premier étage où nous sommes invités à chausser des cafignons qui ont pour avantage de ne laisser aucune trace de notre passage et de lustrer les parquets.
Dans le Salon/salle à Manger richement meublé se trouve un tableau d'Abraham Bloemaert "Pomone et Vertumne" du 17è siècle ; la Salle de Jeux recèle une collection sur l'Albanie en souvenir de l'amitié qui liait le Roi Zog au maître des lieux.
Pour la visite du Musée Alain Fournier, enfant du pays, auteur du Grand Meaulnes, on accède au 2è étage du donjon par un passage secret aménagé dans les murs du château.

Déjeuner dans la Salle des gardes du château.

— 12h30— Nous sommes invités à regagner la Salle des Gardes du XIIè où un bon feu de cheminée dispense une chaleur bienfaisante.

Les vins de Menetou-Salon "ont été choisis par mes papilles pour réjouir les vôtres" nous affirme M. le Comte, de même que le fromage à la louche fait à cœur par mes soins.
Nous quitterons ce lieu chargé d'histoire, ravis et enchantés par la qualité de la visite, la diversité des sujets traités et la chaleur de l'accueil.
Les albums et objets divers de Tintin que l'on retrouve dans chaque salle rappellent l'exposition sur "le musée imaginaire de Tintin" réalisé en 1984 dans le Château avec la collaboration d'Hergé.

Visite du Pôle des Étoiles à Nançay.

— 15h — En plein cœur de la Sologne, le Pôle des Etoiles propose à ses visiteurs une visite libre de l'Exposition permanente à la découverte des mystères du système solaire et de la voie lactée.

Dans l'espace muséographique, les astronomes de Nançay dévoilent leurs connaissances et le but de leur recherche.
L'Exposition Temporaire présente en ce moment un ensemble de situations de notre quotidien qui peuvent être analysées à l'aide d'une jeune discipline scientifique : "la théorie des jeux".

Avant de suivre Philippe, notre médiateur scientifique, à la découverte des instruments de la Station de Radioastronomie de Nançay, essayons de comprendre en quoi consiste cette science.

Alors que l'astronomie classique se consacre à l'étude du ciel et de l'espace dans le visible, la radioastronomie étudie et observe notre galaxie à l'aide des rayonnements électromagnétiques du domaine de la radio.

Dans les années 1930, Jansky, un ingénieur américain, qui travaillait sur des liaisons radio, détecta de façon accidentelle, en provenance du centre de notre galaxie, le rayonnement électrique qui perturbait le fonctionnement de son système.

Les étoiles, les planètes et les comètes, les pulsars, les quasars émettent des rayonnements électromagnétiques en continu sur une certaine bande de fréquence. Pour les étudier on distingue deux procédés d'utilisation de la radioastronomie : "la radioastronomie passive" qui se contente d'écouter et d'analyser les signaux radioélectriques émis par les corps célestes ; "la radioastronomie active" qui consiste à émettre une onde et à analyser l'onde reçue après réflexion sur ce corps. En fonction des modifications subies par cette onde, on peut déterminer divers paramètres : vitesse, composition, etc…

Nous partons visiter La Station de Radioastronomie – département de l'Observatoire de Paris – créée en 1953 à Nançay. C'est à la fois un site d'observation et de développement d'instruments de nouvelle génération.

Dans un paysage métallique atypique nous découvrons : le grand Radiotélescope décimétrique inauguré en 1965.

Il est constitué, à l'extrémité d'un vaste terrain, d'un immense miroir orientable de 200m sur 40 qui réfléchit les ondes célestes vers un miroir sphérique de 300m sur 35 situé à l'autre bout.

Celui-ci les concentre et les renvoie à son tour vers un chariot récepteur placé au centre. Les ondes sont transformées en signaux électriques qui sont ensuite enregistrés par le laboratoire voisin.

Le Radiohéliographe (le plus ancien instrument en service à Nançay) constitué de 48 détecteurs radio paraboliques en réseau, fonctionne par interférométrie qui permet d'atteindre une excellente résolution spatiale.

Le Réseau décamétrique, ensemble de 144 antennes consacrées à l'étude des phénomènes électromagnétiques solaires et de Jupiter.

Une station du réseau LOFAR inaugurée en mai 2011, permet d'observer les émissions basses fréquences.

Le réseau CODALEMA qui cherche à identifier les émissions radios des rayonnements cosmiques arrêtés par la haute atmosphère.

L'Antenne de Surveillance est conçue pour contrôler la qualité radio du site et enregistrer les interférences de nature à perturber le fonctionnement des autres instruments.

On ne peut pas quitter le Pôle des Etoiles sans évoquer le programme SETI. Ce programme de recherche de la vie extraterrestre, trop controversé parmi les scientifiques et trop coûteux, a été
abandonné. Les possibles interactions avec l'espèce humaine demeureront cependant les thèmes récurrents abordés par la littérature et les films de science-fiction.
En quittant le Pôle des Etoiles, certains ont remarqué un personnage un tantinet inquiétant.
— 19h — Dernière réunion de briefing à la "Salle de Chasse" et dernier apéritif de détente, toujours puisé sur les réserves des jours précédents.